Cette année sera riche en développements législatifs importants qui transformeront le secteur agroalimentaire. Parmi les initiatives les plus remarquables figurent Stratégie alimentaire nationale, qui sera présenté par le ministère de l’Agriculture début 2025, et le lancement du Conseil européen de l'agriculture et de l'alimentation, promu par la Commission européenne. Mais au-delà de ces mesures de grande envergure, d’autres réglementations spécifiques auront un impact direct sur le secteur.
Réglementation emballages et déchets : la durabilité comme priorité
Le début de l’année 2025 amène avec lui la publication du nouveau règlement du Parlement européen et du Conseil relatif aux emballages et aux déchets d'emballages, attendu dans le Journal officiel de l'Union européenne (JOUE) en janvier prochain. Ce règlement introduit des objectifs ambitieux pour 2030 et 2040, comme l'augmentation de l'utilisation de matériaux recyclés, la réduction du poids et du volume des emballages ou encore l'élimination progressive des substances préoccupantes, comme les PFAS.
La personne responsable des Affaires Réglementaires chez AINIA, José María Ferrer, souligne que les questions liées à étiquetage et information du consommateur, aspects que le ministère de la Transition écologique harmonise déjà avec le décret royal 1055/2022 à travers une note interprétative.
Loi anti-gaspillage alimentaire : dans la dernière ligne droite
Le projet de loi visant à prévenir les pertes et le gaspillage alimentaires, actuellement au Sénat, poursuivra son traitement au cours des premiers mois de 2025. Tout indique que cette initiative verra le jour cette année, après avoir incorporé des amendements qui renforcent des aspects clés tels que le concept des agents de la chaîne alimentaire et des bonnes pratiques pour encourager la vente de produits avec des dates de péremption proches ou proches de la date de péremption.
Parmi les nouveautés, la création d'un Plan stratégique national et des programmes régionaux pour réduire le gaspillage alimentaire. Selon José María Ferrer, ces mesures visent à promouvoir une consommation responsable à toutes les étapes de la chaîne alimentaire.
Reduflation : la transparence pour protéger les consommateurs
Un autre enjeu central sera l'approbation d'un projet de loi visant à lutter contre la redflation, une pratique qui consiste à réduire la quantité d'un produit tout en maintenant son prix, voire en l'augmentant. Selon une étude récente, 54 % des consommateurs espagnols ont détecté cette situation, notamment dans les aliments tels que les snacks, le pain, les pâtes et les sucreries.
La nouvelle réglementation exigera des rapports clairs et visibles sur toute réduction du contenu d'un produit qui implique une augmentation du prix par unité de mesure. Cette obligation d'information doit être remplie au point de vente pendant au moins 90 jours à compter de la commercialisation du produit modifié.
Restrictions sur les produits associés à la déforestation
La déforestation sera également un problème critique en 2025 avec l’entrée en vigueur du règlement (UE) 2023/1115. Ce règlement interdit la vente dans l'Union européenne de produits liés à la déforestation et à la dégradation des forêts.
Le responsable des affaires réglementaires de l'AINIA, José María Ferrer, souligne que les grandes entreprises doivent se conformer à ces exigences avant le 30 décembre 2025, tandis que les micro et petites entreprises auront jusqu'en juin 2026 pour s'adapter. Cette réglementation pose des défis importants pour la commercialisation et l'exportation des matières premières, mais renforce également l'engagement du secteur en faveur de la durabilité.
Ces réglementations, ainsi que d’autres mesures nationales et européennes, forment un agenda agroalimentaire pour 2025 axé sur la durabilité, la transparence et la protection des consommateurs. AINIA continuera à accompagner les entreprises dans leur adaptation à ces nouveaux défis législatifs.